audition à la Commission des Outre-mer à l’Assemblée Nationale

Le Président de la CMAR Guadeloupe Gabriel FOY a été auditionné ce matin par la Commission des Outre- mer à l’Assemblée nationale.

À cette occasion, il a rappelé le poids économique et l’importance socioéconomique des entreprises artisanales dans une économie insulaire comme la nôtre.

L’Artisanat secteur dynamique a accueilli en son sein en 2019, 1480 nouvelles entreprises, un chiffre record jamais atteint depuis la création de la CMAR Guadeloupe.

3ème employeur du Pays, l’artisanat adapté aux contraintes de taille du territoire fait vivre directement 50 000 personnes.

Mais l’Artisanat a subi de graves dommages durant ces 2 mois de confinement.

Les quelques 1000 appels et emails reçus de la mi-mars jusqu’au 14 mai (date de réception de nos publics), nous ont confirmé que la situation économique et financière de nos artisans est très grave d’autant que les différentes mesures gouvernementales n’ont pas atteint la cible - Très petites entreprises de Guadeloupe.
A cela plusieurs raisons. Soit parce que nos artisans n’étaient pas à jour de leurs obligations sociales et fiscales, soit parce qu’ils n’avaient pas accès au portail du gouvernement, soit parce qu’ils n’avaient pas su ou pu créer leur espace personnel.a

Pour faire court, nos artisans sont inquiets et les élus de la CMAR le sont, tout autant.
Face à ce constat, la Chambre de Métiers et de l’Artisanat de Région a un énorme défi à relever. Empêcher les radiations et faillites d’entreprises en cascade pour prévenir l’escalade du travail dissimulé et du chômage, une plaie pour nos économies.

Très tôt les élus de la Chambre ont pris la mesure de l’urgence d’un plan de relance particulier pour l’Artisanat de Guadeloupe, tout en sachant qu’il existe déjà un plan de relance national réalisé avec l’ensemble des chambres de métiers de France et d’Outre-mer.

Afin d’assurer le succès de ce plan de relance local, il a été co construit avec toutes les parties qui se sont senties concernées.

Les organisations professionnelles et associations d’artisans ont fait leurs retours et ce projet est aujourd’hui finalisé, prêt à être communiqué aux Instances.

Néanmoins, un préalable s’impose pour que réussisse la relance économique appelée des vœux de tous.
Rien ne devra être comme avant.

Nous voulons profiter de cette conjoncture, pour inventer l’Artisanat de demain.
Nous voulons un artisanat plus moderne en phase avec son temps.

Et pour y parvenir, outre l’accompagnement technique et technologique de nos entreprises qui devra être renforcé par des ambassadeurs de l’Artisanat.

Nous voulons être inventifs dans nos propositions afin de révolutionner les modes de production, d’organisation et de commercialisation de nos entreprises.

D’ailleurs le projet de développement d’une filière de production locale de masques de protection, très fortement encouragé par l’Etat, la Région et le département devrait en être l’exemple, même.
Nos entreprises plus petites et souples dans leur fonctionnement, sont forcément plus agiles en temps de crise et en capacité de se réinventer.

Pour autant, leur rebond est conditionné par une révision de leur environnement juridique, fiscale, social et administratifs qui devra booster cette agilité, telles que les simplifications administratives, les allègements de charges sociales et fiscales, des concours financiers facilités…

Bref ! Il faut faire sauter tous les carcans qui emprisonneraient les initiatives génératrices de valeur ajoutée pour le pays.

Mais il y a un préalable : Il est indispensable que les activités reprennent.

Aussi, le redémarrage de la consommation nous semble nécessaire à une RAPIDE REPRISE.

Sinon nos entreprises si elles restent trop longtemps sous perfusion, au terme de leur coma, il y aura assurément une mort programmée.

Les leviers de la relance pourraient être :

  • Une TVA protégeant la production locale en remplacement pourquoi pas, de l’octroi de mer si décrié en ce moment ;
  • L’exonération des cotisations sociales et impôt des entreprises de moins de 10 salariés en 2020 et 2021 ;
  • L’amortissement des prêt contractés durant la période de crise jusqu’à 10 ans ;
  • L’augmentation du seuil des marchés publics pour favoriser l’accès des artisans à ces marchés ;
  • La relance de l’activité économique par une relance forte des investissements et travaux publics
    Ce sont des pistes de relance économique qui ne dépendent pas du pouvoir local.

Le président a également profité de cette audience pour relayer une demande du syndicat des taxis.

Il a demandé d’étendre aux taxiteurs qui dépendent du secteur touristique, les mesures renforcées annoncée par le Gouvernement pour accompagner les professionnels du tourisme impactés dans la durée par le COVID 19.
C’est ainsi que les 400 taxiteurs de Guadeloupe demandent que l’exonération totale des charges sociales et fiscales leur soit appliquée, au même titre que les professionnels de l’hôtellerie et de la restauration.
Il a conclu ses propos en confirmant aux parlementaires du groupe des Outre-mer que les artisans de Guadeloupe comptaient sur leur soutien actif pour une relance rapide de l’Artisanat dans leur territoire.